Actualités internationales : L’influence de la présidentielle américaine sur les marchés financiers
L’impact du mandat de Donald Trump sur les marchés financiers
En novembre 2016, les américains élisent le 45ème Président des USA Donald J. Trump. Au départ les marchés étaient dans l’inconnu, ils redoutaient un regain de la volatilité.
Dès son arrivé à la Maison Blanche, Donald J. Trump a conduit une vaste réforme fiscale « Tax Cuts and Job Act » visant à réduire le taux d’imposition sur les sociétés. Tout en permettant aux banques de diminuer leur pression réglementaire.
Ce qui l’a conduit pendant son mandat à enregistrer de solides performances sur les principaux indices américains tel que le Nasdaq l’indice technologique qui a été multiplié par deux. Concernant le Dow Jones & le S&P 500 ils ont connu une augmentation 50%, qui est toutefois à relativiser puisqu’elle est similaire à celle obtenue sous le mandat de Barak Obama.
Donald J. Trump est renommé pour ses tweets qui affolent les marchés financiers, puisque ils ont un impact direct sur les cours de bourses. Tel a été le cas en 2018 lors de l’épisode de guerre commerciale entre le Etats-Unis et la Chine. Le Président Trump déclare dans un tweet la mise en place de droits de douane pour les produits en provenance de Chine, entrainant de fortes répercussions à Wall Street.
Fervent défenseur des énergies fossiles, le Président Trump n’a pas pu empêcher leur décroissance tandis que les titres de Google ou Apple ont considérablement bondis malgré les réticences émises à leur égard par le Président.
Le bilan s’assombrit suite à la Crise du Covid-19, le mois d’octobre 2020 connait ses plus mauvaises performances.
Election Day : les marchés dans l’expectative d’un vainqueur
Malgré une année chargée en actualités, les médias restent tenus en haleine par les présidentielles imminentes. C’est d’abord une vague bleue qui est annoncée, avec une large victoire du candidat Joe Biden.
Les marchés se montrent plutôt défavorables à ce scénario. Ils redoutent une hausse de la fiscalité sur les entreprises ainsi qu’une augmentation du coût du travail par la mise en œuvre de politiques sociales visant à relancer l’économie. Selon les différentes estimations, la baisse du BPA (bénéfice par action) serait légèrement supérieure à 5 %.
Le 3 novembre, les marchés sont clôturés sans connaître l’identité du vainqueur. Désormais, le scénario de la vague bleue semble être abandonné au profit d’une victoire serrée de Biden. Le lendemain, un recul est constaté à l’ouverture des marchés.
Cependant, cela est à relativiser lorsqu’on considère les élections précédentes : dans le passé, les marchés ne se sont pas montrés particulièrement favorables au candidat démocrate ou républicain. En réalité, ceux- ci semblent préférer une certaine continuité : en cas de réélection, les marchés enregistrent de meilleures performances globales.
D’autre part, les années précédant les élections américaines constatent souvent des performances faibles des bourses américaines. Les ralentissements économiques ont tendance à se produire en début de mandat, alors qu’en général, les deux dernières années sont placées sous le signe de la croissance. Les marchés américains sont donc fortement corrélés aux cycles présidentiels.
C’est surtout l’incertitude qui pèse sur les marchés. Un parallèle peut être fait avec l’élection de l’an 2000 considérée comme l’une des plus serrées de l’histoire des USA. Il avait fallu un mois à la Cour suprême pour départager George W. Bush, vainqueur, et Al Gore. Cette bataille juridique aux nombreux rebondissements reste ancrée dans les mémoires. La comparaison est d’autant plus à l’ordre du jour lorsque Donald Trump s’apprête à contester les élections pour fraude, sentant la victoire lui glisser d’entre les doigts.
Au soir du 4 novembre, la fermeture des bourses constate de nombreuses hausses (NASDAQ +3,85% / SP 500 +2,21 % / CAC 40 +2,44 % / Dax +1,95%). Dans la journée, les décomptes dans les différents états encore indécis annoncent un mince avantage pour le camp démocrate.
Le 5 novembre marque une hausse des marchés financiers qui semblent rassurés. Au final, ils semblent s’être bien accommodés de la situation et enregistrent une excellente semaine. Le CAC 40 atteint presque les 5000 points le 6 novembre.
Le vainqueur enfin dévoilé, des plans de relance sous réserve
L’attente des résultats de ces élections fut longue et houleuse. Mais le 7 novembre 2020, Joe Biden est annoncé comme le 46e Président élu des États-Unis.
Les réels changements motivés par sa politique ne pourront cependant être visibles qu’après son entrée à la Maison Blanche, le 20 janvier 2021.
Quant aux conséquences de ces résultats sur les marchés financiers, les projections au lendemain des élections laissaient présager une victoire démocrate et une « vague bleue », Wall Street ainsi que ses grands indices boursiers (Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq), ont donc connu une hausse qui est venue se confirmer ce samedi.
Afin d’anticiper l’évolution de la politique actuelle, il est important de tenir compte de la couleur politique du Congrès en lui-même, puisque toute réforme nécessitera son accord.
La chambre des représentants est présidée par un démocrate et dispose d’une majorité des sièges. Cependant, le Sénat est présidé actuellement par un républicain et de même, ce parti dispose de la majorité des sièges.
Cette bicaméralité bipolaire peut donc réellement venir affaiblir l’impact des réformes envisagées par le parti démocrate qui sont, notamment en matière de fiscalité, de relever les impôts pour les plus aisés ainsi que pour les entreprises. Mais aussi en termes de santé, en souhaitant réintégrer l’OMS et a fortiori en pleine crise sanitaire actuelle, de se montrer plus coercitif.
Le parti démocrate durant sa campagne a choisi de mettre l’accent sur des réformes concernant l’environnement et le dérèglement climatique en souhaitant réintégrer les accords de Paris.
Au niveau international et d’après ses dernières déclarations, le nouveau Président des États-Unis souhaiterait renouer des liens avec certaines puissances telles que la Chine après une guerre commerciale intentée par Donald Trump, ainsi que l’Union Européenne et donc indirectement, la France.
Joe Biden s’entourera d’ailleurs désormais de l’ancien régulateur du marché des dérivés Gary Gensler afin d’élaborer un plan de transition de surveillance du secteur financier.
Les marchés, quant à eux, sont amenés à évoluer très rapidement, avec comme facteurs déterminants : la nouvelle vague d’infection attendue aux États-Unis ainsi que les effets des nouvelles majorités au sein des deux entités du Congrès, qui impacteront négativement ou bien positivement les mesures de relance envisagées par le nouveau Président.
Il convient donc de se montrer prudent sur les marchés qui risquent de subir d’importantes variations dans les prochaines semaines.
Article rédigé par les étudiants du M2IP